Ce n’est pas un mois d’octobre comme on en a l’habitude. L’étrange chaleur contraste avec les feuilles rougissantes pour ne pas nous laisser oublier que l’automne a remplacé l’été. Le claquement de mes talons hauts anime mon trajet tandis que la lumière blafarde des lampadaires se reflètent sur le cuir vernis de mes chaussures.

L’écho sourd d’une fête se dessine tandis que je me rapproche de ma destination : L’annuel party d’Halloween.

Je pousse le petit portail de métal abîmé et traverse quelques groupes de fumeurs. Je sens leurs regards s’attarder sur les détails de ma petite robe rouge velours ; sur mes courbes. Imperceptiblement, je ralentis le pas pour les laisser me découvrir un peu plus longtemps, mais ne leur accorde pas un regard. Seulement un léger sourire dont seuls les plus vifs sauront s’emparer.

Je pousse la porte et suis immédiatement happée par l’odeur d’alcool et de corps en chaleur. Je me dirige vers la cuisine, à la recherche de l’hôtesse, mon amie. Elle me trouve avant que j’y arrive et me serre dans ses bras. Elle me sert un verre et disparaît à nouveau : devoir oblige. J’observe la faune en me déhanchant doucement sur la musique.

*

J’en suis à mon troisième verre. La chaleur s’est définitivement installée dans mon bas-ventre. Je me dirige vers le salon quand j’aperçois en haut de l’escalier une silhouette sombre qui m’observe. Je me dirige donc vers le deuxième étage, mais la silhouette s’évanouit avant que j’atteigne le pallier.

C’est assez pour piquer ma curiosité… et puis, je sais que ce sont les chambres qui sont à l’étage.

Je regarde rapidement autour : personne. Il y a trois chambres et une salle de bain. L’ombre n’a pas pu aller bien loin. 

*

Déterminée à résoudre le mystère, j’ouvre la porte de la salle de bain et tombe face à face avec la silhouette. Un homme en habit, cheveux noirs lissés et regard perçant. Il ne dit rien. Il plonge son regard dans le mien et me tend la main.

Il ouvre la porte de la chambre la plus proche et nous pénétrons à l’intérieur. Des dizaines de bougies rouges illuminent l’espace. Il me guide jusqu’au lit où je m’assois.

Il reste debout, devant moi et soulève mon menton de sa main afin que nos yeux ne se quittent pas.

« Tu me permets ? »

J’acquiesce en silence.

Il s’approche et joint ses lèvres aux miennes. Nos bouches s’entrouvrent et nos langues se joignent en une parfaite chorégraphie. Je commence à mouiller d’un coup et la chaleur que je ressentais dans mon bas-ventre est maintenant diffuse partout dans mon être.

Ses mains agrippent l’ourlet de ma robe et en un mouvement me l’enlève, laissant découvrir ma peau porcelaine et ma poitrine généreuse. Simultanément, je défais son pantalon et sa chemise, toujours en continuant de l’embrasser. Lui aussi est plutôt pâle.

Je me laisse tomber sur le lit et il me rejoint. Il sourit et j’aperçois deux canines poindre. Je le saisis par la nuque et laisse ma langue découvrir ses attributs vampiriques. Il se détache de notre baiser et dépose ses lèvres sur mon mamelon qui pointe, sans gêne. Alors qu’il engloutit mon sein, je ne peux me retenir de gémir.

Mon corps se cambre sous le poids de l’excitation qui s’assaille tandis qu’une pensée me traverse l’esprit :

« Wow ! Suis-je en train de réaliser mon fantasme Twilight d’adolescente ? Baise-moi Edward ! »

J’aperçois son membre tendre son boxer et y dirige mes mains, habitée par un sentiment d’urgence : je dois le sentir en moi. J’y suis presque quand il retire mes mains. Une par une, il les attache à l’aide de rubans rouges que je n’avais pas remarqués avec l’excitation.

Il m’admire en se léchant les canines. Puis, il s’empare d’une bougie. La flamme se reflète dans son regard affamé. Mes mains toujours contrites, je l’observe se diriger entre mes jambes. Doucement, son visage se rapproche de ma vulve inondée. Tandis qu’il tient toujours la bougie au-dessus de mon ventre, je sens son souffle chaud entre mes cuisses.

Il me boit, enfin, et au même moment, des gouttes de cire chaude se déposent sur ma peau claire. Sa langue m’explore avec enthousiasme. J’en demande plus. Encore. La chaleur de la cire et lui qui me dévore me font tourner la tête. C’est si bon.

Je sens que je vais jouir bientôt.

Il s’arrête pour venir m’embrasser à nouveau. J’ai envie de le toucher, mais je ne peux pas.

Il fait couler de la cire dans mon cou, dépose la bougie et vient me mordre, à ce même endroit. L’effet de surprise entraîne un nouveau gémissement.

Il m’embrasse à nouveau avant de redescendre vers ma vulve. Il glisse deux doigts dans ma bouche sur lesquels je m’attarde, les humidifiant de ma langue et mes lèvres. Puis, il les insère en moi. Je sens mon excitation couler sur ceux-ci alors qu’il revient à la charge avec sa langue.

Tandis qu’il entame un délicieux va-et-vient avec ses doigts, il aspire doucement mon clitoris. J’halète de plaisir. Il rythme ses mouvements avec mes respirations; de plus en plus rapides jusqu’à ce que finalement, j’érupte de volupté.

Je ferme les yeux pour savourer ce moment et le sens qui libère mes poignets. Je l’entends qui ouvre une fenêtre, puis… plus rien.

J’ouvre les yeux et je suis seule. Je regarde par la fenêtre. La ville est endormie.

C’est un mois d’octobre vraiment hors du commun.

 

Auteur.e : Kim Bélisle