La vulve, cette mal-aimée, cette incomprise. Souvent appelée par un pseudonyme, elle est l’oubliée des organes reproducteurs chez la femme. Levons le voile sur l’entre-jambes féminin et apprécions à sa juste valeur cette vulve méconnue.

D’abord, c’est quoi la vulve?

La vulve, souvent appelée à tort « vagin » est la partie externe, c’est-à-dire, tout ce qui est visible; le pubis et ses poils, les grandes et petites lèvres, la partie externe du clitoris et son capuchon, l’entrée vaginale et le périnée. Elle joue un rôle important dans les rapports sexuels, mais aussi dans la miction puisque c’est là que se trouve le méat urinaire.

Son rôle dans les rapports sexuels

Il y a quatre grandes phases dans l’excitation sexuelle; l’excitation, le plateau, l’orgasme et la résolution. La vulve a un rôle actif dans ces quatre phases, en commençant par l’excitation. C’est en se lubrifiant que le vagin et la vulve se préparent à l’acte sexuel, ainsi, la cyprine s’écoule dans le vagin et lubrifie les petites lèvres qui elles, se gonflent et augmentent en taille, tout comme le clitoris.
Lors de la phase de plateau, le vagin se gorge de sang (ce qui fait réduire sa taille jusqu’à 30%), le clitoris est en érection et apparaît et disparaît à travers le capuchon. Les petites lèvres augmentent jusqu’à trois fois en volume, laissant ainsi paraitre l’ouverture vaginale. Les grandes lèvres, quant à elles, participent à la contraction musculaire et, selon le cas, deviennent plus plates ou augmentent en volume sous l’effet de l’afflux sanguin. À ce point-ci, ce sont les meilleures conditions pour favoriser un rapport vaginal.

Tout juste avant l’orgasme, le clitoris est tellement engorgé qu’il disparait sous le capuchon. Lors de l’orgasme, les muscles vaginaux se contractent involontairement, de manière rythmique puis aléatoire, jusqu’à la fin de l’orgasme.
Après l’orgasme, en phase de résolution, le clitoris est tellement sensible qu’il est douloureux de le stimuler. L’ensemble de la vulve se détend, reprend sa forme et sa couleur normale.

 

La vulve dans tous ses états

Les représentations de la vulve sont souvent falsifiées, que ce soit dans les représentations artistiques ou pornographiques. Comme quoi l’image altérée de la femme s’étend jusque dans la petite culotte!

Censure, nudité, feuille de vigne

Plusieurs représentations de femmes nues ont été altérées par censure; entre autres camouflées par des tissus, des feuilles de vigne ou encore une restauration dans un but de censure.

Plus près de nous, les images retouchées en pornographie, mais aussi dans les magazines de lingeries et de maillots de bain pullulent. L’idée d’une petite vulve rose et prépubère est véhiculée comme une norme alors que c’est tout à fait le contraire. La norme est dans la diversité, dans les couleurs et les formes variées. Au même titre qu’un pénis long et droit n’est pas aussi commun qu’on voudrait le prétendre. Justement, comme le dit l’adage, chaque chaussure à son pied. Il est donc normal qu’il y en ait pour tous les goûts.

Pour modifier son apparence, certaines femmes vont la tatouer ou la percer, même jusqu’à passer sous le bistouri. Ces choix sont propres à chaque femme, ils n’affectent, généralement, en rien les fonctions de la vulve.

De manière plus anodine, l’épilation et le rasage intégral ou en partie. Cette fameuse ligne du bikini qui fait tant jaser. Bien que les poils pubiens aient une raison d’être (entre autres, réguler la température, réduire certains risques de transmission d’ITSS[1] et minimiser le frottement lors de rapports sexuels), les garder ou les enlever n’est qu’une question purement esthétique. L’important est de le faire pour vous, selon vos standards et votre degré de confort. Ce n’est pas plus hygiénique, moins beau ou conventionnel; c’est personnel, voilà tout.

En bref, la vulve est entourée de mystère et de tabous qui ne demandent qu’à être levés. Respectez-la et aimez-la.

Viva la vulva!


[1] Les poils n’ont pas nécessairement une fonction de protection. C’est plutôt le mode d’épilation ou de rasage qui rend la zone plus propice à la propagation des infections.