– Je t’avais dit que je m’ennuierais ‘Sandro. Ces soirées prétentieuses chez les boho-chics, moi ça me passe à mille lieues au-dessus de la tête.
Imogen trépigne.
– Ce qui est curieux chérie, c’est qu’en dépit de ce que tu dis, à chaque fois tu éblouis tout le monde.
Les yeux du jeune artiste italien brillent d’une sincère admiration pour son amie.
– Je trouve ces conversations pseudo intellos d’une arrogance insupportable. Ces gens-là récitent leurs foutaises qui tiennent en deux phrases apprises par cœur sur le credit crunch ou sur Tracey Emin et ils croient que ça suffira à leur donner l’air intelligent.
– Ola, doucement avec Tracey Emin, hein, plaisante Alessandro très fan de l’artiste britannique. Tu ne crois pas que tu as des préjugés contre ces gens-là ?
– Pourquoi pas ? Ils en ont bien sur les filles comme moi. La poulette en dos nu sans cervelle.
– Imogen en mission contre les préjugés, s’exclame Le gallery assistant tout attendri.
Il embrasse son amie dans le cou.
– Mission accomplie amore mio. Je t’offre un repas au Bonnington demain pour te récompenser.
– Le Bonnington ! Encore de l’alternatif ! Attention chéri, tu deviens cool. Je t’ai entendu parler de la situation politique en Écosse (ndlr : le vote pour l’indépendance. Nous sommes en mai 2014, le référendum pour savoir si l’écosse doit redevenir un Etat indépendant a lieu en septembre. Un sujet qui fait apparemment parler dans les milieux in). Bientôt, tu parleras plus que tu ne baiseras.
– C’est un super restaurant, marmonne Alessandro visiblement vexé.
– Ce n’est pas sur ce commentaire que j’attendais une réaction.
Alessandro enlace son amie.
– Tu ne voudrais pas alimenter les préjugés sur les Italiens au lit voyons ?
Alessandro enfonce son visage de la nuque d’Imogen, remonte vers l’oreille qu’il mordille délicatement.
– Voilà un préjugé qui ne me dérange pas… , chuchote la jeune femme en étouffant un gloussement lorsque la langue du jeune homme passe lentement dans son cou. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?
Imogen montre du doigt une affiche sous verre accrochée au-dessus du lit. La jeune femme grimace. L’affiche représente une vague forme de corps féminin, présenté sous forme de tâches bleues.
– Comment peux-tu ne pas connaître Yves Klein ? s’exclame Alessandro faussement outragé. Ce « truc », c’est une anthropométrie (http://www.yveskleinarchives.org/works/works1_us.html).
– Tu sais, l’art contemporain, je n’y comprends rien. On dirait un truc d’enfant, voilà.
– Nous revoilà dans les préjugés ! Sache, jeune geek insensible à l’art, qu’Yves Klein a réalisé les anthropométries en trempant directement des femmes nues dans de la peinture bleue qu’il a utilisées comme pinceaux vivants.
Imogen ricane.
– Il faut bien des excuses artistiques pour faire le cochon !
Elle passe ses mains sous le T-shirt de son ami et commence à frotter son corps contre lui. Apparemment, l’excuse artistique fonctionne sur elle, quoiqu’elle pense de Yves Klein.
– Je me demande parfois ce que tu fais avec moi, puisque je ne suis qu’un artiste intello qui aime et peint des « trucs d’enfant ».
– Je t’aime parce que tu fais bien l’Italien au lit chéri, dit Imogen avec u sourire en coin et une tape sur l’épaule.
L’Italien lui pince le téton et Imogen s’éloigne en riant et en criant.
– Je suis totalement incompris. Tu sais que l’art, c’est la vie aussi. La preuve avec les anthropométries. Regarde plutôt.
Le jeune homme entraîne Imogen dans un minuscule atelier situé à l’arrière de la chambre. Le sol de la pièce est maculé de tâche de peintures de feutre et de marqueur… Dans un coin, une toile semi-abstraite repose sur un chevalet. Des photos et des brochures couvrent la totalité des murs. Alessandro enlève son t-shirt et attrape un pot de peinture jaune qui traîne par terre. Il sourit malicieusement.
– Allez viens. Ce soir, ce sera toi Yves Klein.
Imogen éclate de rire.
– Allez ! Mets-t-en plein les mains !
Imogen regarde le pot mi-hilare, mi-grimaçante.
– Tu vas tâcher ton jean ‘Sandro. Enlève-le plutôt.
– Tu devrais peut-être faire de même alors.
Ils se déshabillent en riant. La jeune femme trempe enfin sa main dans le pot de peinture. D’abord avec hésitation, puis avec un amusement croissant.
– Ça va faire froid chéri.
– On verra bien !
La jeune femme caresse le torse de son ami avec la peinture. Le contact avec ce dernier est très doux. La main d’Imogen glisse délicatement sur la peau bronzée de son ami. Alessandro la regarde faire et constate avec plaisir qu’Imogen aime ce qu’elle fait. La jeune femme est tout entière à sa tâche, ses yeux brillent. Bientôt, elle plonge sa deuxième main dans le pot de peinture et commence à enduire Alessandro de peinture avec ses deux mains.
– Pas là ! dit Alessandro en stoppant net la jeune femme. On ne pourra plus faire grand chose si tu en mets ici.
– Mais j’ai envie de la caresser !
– Entre tes seins alors.
Imogen resserre ses seins comme elle peut autour de la verge de son ami. C’est d’autant plus difficile qu’elle ne peut pas s’arrêter de rire. La peinture lui dégouline des mains et tombe en grosses gouttes sur sa poitrine. Elle ondule son corps de haut en bas en se fiant aux râles d’Alessandro pour trouver le bon rythme.
– Ah, comme ça. C’est parfait amore, dit le jeune homme exultant. Serre-la bien. Hmm… J’adore ces nichons tachés de jaune…
L’artiste italien se détache de son amie au bout d’un moment pour aller chercher un grand drap blanc dont il se sert normalement pour couvrir ses vieilles toiles.
– Ce sera notre toile, s’écrie t-il.
Il saisit aussi un pot de peinture rouge et plonge ses mains dedans.
– Rouge passion pour toi.
Imogen pousse un glapissement au contact de la peinture glacée sur ses fesses. Alessandro masse ses rondeurs plaisamment en regardant d’un air appréciateur le miroir qui leur fait face.
– On dirait que je t’ai couverte de fessées.
Il attrape les seins généreux d’Imogen.
– De belles grosses poires rouges, comme c’est étonnant. Hmm. J’ai bien envie de les goûter puisqu’elles me sont si généreusement offertes.
L’italien halète. Il avale gentiment les mamelons d’Imogen qui tressaille de plaisir et commence à balancer son bas ventre d’avant en arrière.
– ‘Sandro… Ici, oui… Tout autour. Et là… Sur le dessus… Ah, caresse moi…
– Je ne peux pas amore… souffle le jeune homme. Où alors, même ta chatte sera toute rouge.
– Oh merde… ‘Sando j’ai envie que tu me caresses…
– Je peux encore te lécher.
Et le jeune artiste allonge Imogen sur le drap blanc. La jeune femme écarte grand les cuisses.
– Imogen, tu as la chatte toute tendre… Toute chaude… Je t’aime.
Imogen gémit en sentant la langue de son ami donner de petits coups sur son clitoris. Rapides, puis plus lents, puis rapides encore, puis tout autour….
– Oh c’est bon… ‘Sandro chéri, j’adore quand tu fais ça…
– Il va falloir faire l’amour dans une position qui évite de trop se couvrir de peinture. La levrette s’impose, j’en ai peur.
– Comme de bien entendu ! s’écrie Imogen moqueuse. L’artiste « maître de son oeuvre ».
Imogen donne un coup de main plein de peinture sur le drap. Une pluie de rouge gicle un peu partout.
– Tu ne voudrais pas stopper mes pulsions créatrices ? dit Alessandro.
– Je suis une bonne compagne, dit Imogen en embrassant son ami.
Elle soupire d’un air faussement résigné et elle se retourne en levant de derrière. Alessandro saisit le corps de son amie et achève de couvrir sa face arrière de rouge écarlate. Il prend un temps pour admirer son oeuvre.
– Amore, nous tenons-là un chef d’oeuvre, chuchote le jeune homme en pénétrant Imogen. Je suis tellement fier de nous…
La fierté lui donne de l’énergie semble t-il. Il donne de vigoureux coups de reins qui font pousser des cris de délice à Imogen.
– Encore, encore ! Oh, ‘Sandro… Maintenant, ralentis que je te sente… Là… Hmm…
– Tu sens ? Tu sens vraiment bien chérie ?
– Oui… Et maintenant, fort encore !
– On va faire un beau orange à nous deux bella. Fais onduler ton ventre un peu…
Imogen se contorsionne vigoureusement. Les deux corps s’agitent en cadence jusqu’à ce qu’Alessandro pousse un gémissement et inonde l’intérieur de son amie d’un fluide délicieusement chaud.
Le jeune homme retombe lourdement sur le drap, le temps de reprendre son souffle. Imogen se colle contre lui, toute haletante.
– Oh, ‘Sandro…
Le jeune italien se relève péniblement de son extase. Son amie a encore les cuisses écartées. Il baise ses cuisses avec douceur avant de ré-enfoncer son visage dans l’antre humide.
– Là ‘Sandro… Là… Oui… Oh…
Imogen pousse un cri de volupté.
Les deux amoureux restent étendu un moment sur le drap à présent couvert de tâches de couleurs anthropomorphes. Lorsqu’ils se relèvent, ils éclatent de rire en même temps.
– Vive les artistes !
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